dimanche 19 décembre 2010

Mon nouveau forfait Orange en Antarctique

Ce petit box orange est la cabine téléphonique de la base Dumont
d'Urville. A l'intérieur, une chaise, une table, un combiné
évidemment et une vue im-pre-na-ble. Avec une carte achetée 60 Euros à
l' Agence Postale de la base, je pourrai appeler par ce téléphone
satéllitaire environ 30 mn en France. Ce ne sera pas suffisant pour
raconter mes 6 jours de voyages sur l' Astrolabe et mes 4 jours sur
la base qui m'en paraissent 15 tant la vie est intense. Le
déchargement du bateau, la découverte de la base, les premières
ballades, et la prise en main progressive de l' hôpital me font
tourner la tête.
Le site de la base est exceptionnel : Au sommet d'une île de 70 m de
haut, la base surplombe le paysage: A l'Ouest, une longue falaise de
glace correspondant au glacier dit de "l'Astrolabe", au Sud et à l'
Est l'immense calotte glaciaire du continent et au Nord, la mer avec
ses icebergs et la banquise éparse. Les bâtiments sont en ce moment
cernés de centaines de couple de petit manchots Adélie qui couvent
leurs oeufs bientôt éclos . Ils sont imperturbables même lorsque
l'indispensable héliportage du matériel se passe à 30 mètres d'eux.
Autour de l'île, il reste un peu de banquise entre le continent et
l'île où les manchots empereurs et leur progéniture sont encore
présents au milieu de quelques phoques. Les petits poussins ont
atteint la taille adulte mais la plupart ont encore leurs duvets ce
qui leur donne un peu l' aspect d' ados attardés.
Avec l'arrivée du bateau il y a une centaine de personnes qui
s'activent progressivement sur l'île: travail logistique,manips
scientifiques, météo, manutentions, constructions...Le bateau est
reparti hier avec quelques anciens hivernants de DDU mais aussi de
Concordia, la base franco-italienne située à 2000 Km vers le centre
du continent. Après avoir déposé des Australiens partis faire de
l'archéologie dans une vieille cabane d'un explorateur du début du
siècle, le mini brise-glace repart à Hobart pour nous ramener un
nouveau ravitaillement.
"L'Hôpital" porte bien son nom car il comporte: un petit bloc
chirurgical, une salle de consultation, une radio, un appareil
d'échographie, un mini-laboratoire,une salle de dentiste, du matériel
d'urgence et beaucoup de médicaments. Le tout dans une surface de
30m2. La prise en main prend du temps d'autant qu'il faut classer,
ranger les caisses de médicament arrivées en même temps. En plus
quelques consultations se surajoutent dont une premier fracture
sérieuse...Le spécialiste que j'ai appelé en France était sur le quai
d'une gare. Grâce à son Iphone, il a pu voir la radio que j'avais
envoyé par mail et pu me donner aussitôt un premier avis ! Ah...
mon Iphone que j'ai laissé dans l'hémisphère Nord...C'était
bien...mais il ne vaut pas la petite cabine orange au sommet de l'
île des Pétrels !
.

mardi 14 décembre 2010

De l'ovalie a Terre Adelie: traverser le pack

Alors que nous avons quitté depuis 5 jours,l'une des grande nation du
rugby, Nous affrontons depuis quelques heures le pack .Ce terme bien connu
des rugbymen signifie en fait pour les navigateurs polaires, la banquise
fractionnée au cours de l'été qui encercle en grande partie le continent
antarctique.
Comme pour le ballon ovale, il s'agit de gros mastards en maillots blancs,
parfois rayés de bleu, au milieu desquels l' Astrolabe tente de se frayer
un passage. Je l'avais traversé sur un voilier de 15 m au Groenland et
le slalom était indispensable. Nous avions été finalement été bloqués
pendant une nuit dans un pack qui s'était refermé.
Avec ce petit brise-glace, le rapport de force a changé mais le commandant
épargne autant que possible au navire les chocs qui ébranlent pendant
plusieurs secondes toute la carcasse du bateau.
Nous sommes à environ 100 Miles de Terre Adélie et nous devrions toucher
l'en-but dans la nuit. La nuit n'est en fait plus qu'une pénombre car
nous nous rapprochons du cercle polaire et bientôt le soleil ne se
couchera plus.
Nous avons tous sorti nos lunettes de glacier car ce spectacle est
éblouissant. Les nuages gris ont disparu et le soleil illumine les
milliers de fragments de glaces au milieu desquels se distinguent de
rares grands icebergs et tabulaires vêlés par les glaciers du pôle Sud.
Nous commençons à voir quelques baleines, manchots et de gros phoques se
prélassant sur des blocs de banquises. Les oiseaux dont les élégants
albatros continuent de nous accompagner depuis le départ.
Ce pack s'est aussi le soulagement pour tous car c'est une mer qui
s'assagit et la promesse de la fin d'une traversée qualifiée de (très)
pénible par les passagers. Pourtant les marins du bord nous disent que les
conditions ont été plutôt clémentes ! il n'y a pas eu plus de 45 noeuds
de vent et pas plus de 4-5 mètres de creux... Le roulis reste néanmoins
permanent sur ce navire polaire à coque bien ronde.
Après l'euphorie du départ, les repas sont progressivement sautés et on
finit rapidement confiné dans sa cabine à somnoler, un sac en papier et
une bouteille d'eau à portée de main.
La salle à manger de l'Astrolabe est un lieux particulièrement
éprouvant. Placé à la proue du bateau, notre estomac subit des
accélérations verticales de 2 mètres par seconde souvent fatal à notre
appétit, en dépit de la très bonne cuisine servi par Sacha le motel
Ukrainien.
En tant que "voileux" j'ai tenté la traversée sans médicaments et si j'ai
été plutôt en forme, je n'ai pas échappé à une journée très vaseuse. En
fait, il est un facteur du mal de mer bien connue et qui est omniprésent
ici à la différence d'un voilier, c'est l'inactivité et l'ennui. A part
regarder des films dans le carré, passer des heures à scruter l'horizon
sur la passerelle pour soulager l'état nauséeux, on discute. Cela permet
de mieux se connaître entre hivernants de DDU mais aussi de rencontrer les
"campagnard d'été"( scientifiques, mécano, plongeurs,etc.), et les
personnels du bord.
Le premier match est bientôt gagné. Mais pas de troisième mi-temps en vue
car le travail commencera intensément aussitôt le pied posé sur ce 6 ième
continent.

mardi 7 décembre 2010

On Embarque sur l' Astrolabe...

Après une escale rapide à Sydney ou j'ai tout de même pu faire la photo touristique inévitable, nous avons rejoint Hobart ou l' Astrolabe compte nous en faire voir dès ce soir. Je suis le gardien du sac des 100 patch de Scopoderm qui serve théoriquement à se prémunir du mal du mer. Nous devons effectuer une traversée de 6 jours...

Voilà pas vraiment le temps d'en dire plus et j'en suis désolé...

lundi 6 décembre 2010

Pas de Probleme de transit a Hong-Kong


Premiere escale a Hong-Kong et pas de problème de transit... Ce qui ne sera pas le cas sur l'Astrolabe dans les 50ieme rugissants