vendredi 2 septembre 2011

Y a t'il du vent en Terre-Adélie? (2)

Un post précédent était intitulé déjà comme ça. C'était avant que je parte en Terre Adélie. J'avais trouvé une petite vidéo où l'on voit des hivernants sortir alors que le vent souffle comme souvent à plus de 150 km/h.

Nous avons - au cours de l'hivernage - plusieurs fois frôlé les 190 km/h mais toujours pas le record de la barre des 200km/h. Je l'avais rappelé précédemment, il semblerait que les vents soient de moins en moins forts en Terre Adélie. A noter que de manière amusante les statistiques ont brutalement chuté en 74. En fait, c'était les anémomètres qui étaient faux au-delà d'une certaine vitesse et  surestimaient  les données. Désormais les vents au-dessus de 200 km/h arrivent tous les 3 / 4 ans.

Nous espérons  déraisonnablement battre des records de T°C et de vent.  Certes, nous ne sommes pas comme Jean-François Deniau qui raconte dans "La Mer est ronde" comment il fut stupéfait en entendant une amie qu'il avait invité pour une sortie en mer, lui dire: "j'aimerais tant avoir une tempête, c'est si romantique" (et ils l'avaient eu !). Notre navire est bien amarré. Il vibre et fait beaucoup de bruit mais nous restons en sécurité.

Mais ça peut-être dangereux à l'extérieur comme cela s'est passé fin juillet. L'anémomètre n'a pas battu notre record mais il est probable que localement les vents ont pu être plus forts : des caillebotis en aluminium se sont envolés et nous avons retrouvé sur la banquise des morceaux de poutres entreposés sur la piste du Lion qui n'avaient jusque là pas bougé. Enfin, très étonnamment, un container de plus de 2 tonnes est même sorti de son emplacement, a culbuté et a glissé sur les  gravats sur 30 mètres (photo).

Un petit calcul physique approximatif montre qu'il faut  150km/h de vent pour le retourner (N.B. : il fait 3x3x7m et 2200kg) mais pour le sortir de son emplacement il a fallu certainement une sacré rafale !

La marche est évidemment très pénible pour nous mais les manchots, eux, ne sont pas perturbés par ces vents forts et continuent de faire des aller-retour contre des vents de 150 km/h pour nourrir les poussins.