mardi 10 mai 2011

ouvrez le ban!

Pas de chance pour vous, le 1er et le 8 mai tombaient un dimanche.Mais pensez aux militaires qui certains jours fériés, comme le 8 mai, sont de cérémonie et la Terre Adélie n'échappe pas à la règle.
Rappelons que le traité de l'Antarctique de 1958 en fait uncontinent pacifique mais il "gèle" les revendications territoriales
antérieures de 7 pays : la Grande-Bretagne, l' Australie, la Norvège, le Chili, la Nouvelle-Zélande et l' Argentine et la France. Donc, nous sommes considérés comme étant sur le territoire national.
Lever des couleurs vers 12h avec discours de la chef de district
nous rappelant l'honneur sauvé de la France pendant la seconde guerre mondiale. Paul-Emile Victor lui même, rejoignit l'armée de l'air américaine pour poursuivre le combat.
Le Discours n'était heureusement pas trop long car j'avais oublié de mettre mon bonnet et mes oreilles souffraient dans la petite brise mordante adélienne. Un petit vin chaud salutaire était prévue à l'issue, juste avant le repas, et les couleurs furent ramenées vers 16h car il commence à faire nuit.
Le lendemain bis-répétita mais avec en plus le drapeau Européen pour la commémoration du discours de Robert Shuman qui fut un peu l'acte fondateur de l'Europe. Quand l'Astrolabe arrive l'été, le pavillon de l'Institut Polaire et celui de TAAF sont aussi de sortie.
Le surlendemain,nous n'avons pas pu monter les couleurs à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage car le mauvais temps s'est levé avec des vents de plus de 80 km/h. Cela ne m'a pas empêché de pensé aux habitants de Maripasoula en Guyane où j'ai passé 3 ans. Cette commémoration y est évidemment très fêtée même si les noirs marrons ont obtenu la liberté bien avant cette date.
C'est l'occasion de rappeler la glorieuse histoire des Bonis qui peuple le Haut Maroni. Au 18e siècle, la couronne de Hollande décida de taxer les planteurs de la colonie surinamaise en fonction du nombre d'esclave. Les colons les laissèrent s'installer dans la forêt le temps que les percepteurs venus de Hollande vinrent inspecter les plantations. A leur départ, les esclaves qui s'était accommodé de leur vie en forêt n'ont pas eu du tout l'envie de revenir d'autant que les conditions des plantations surinamiennes étaient  particulièrement éprouvantes. Les colons tentèrent de les récupérer par la force mais des détachements de l'armée Hollandaise furent même mis en déroute par ces hommes qui maîtrisaient parfaitement leur
environnement : la forêt et la navigation sur le fleuve. Un traité fût signé avec la reconnaissance d'un territoire Boni. Les Hollandais au cours de cette guerre furent parfois aidé par d'autres noirs marrons, les Saramaca, qui s'étaient affranchis également, et il reste une inimitié tenace entre ces deux ethnies. Dans la forêt, ils
ont recréé un peu leur vie africaine mais leur art, leur musique, leur traditions sont uniques. Ils parlent un créole dérivé du hollandais. Ils gardent de cette histoire une grande fierté devant les métropolitains mais aussi devant les Guyanais du littoral descendants des esclaves affranchis par la loi .
Une pensée amicale donc pour tous mes amis guyanais. Mi lobi you Maripasoula!
Prochaine commémoration demain.C'est mon anniversaire...
Fermez le ban!

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