samedi 3 décembre 2011

Antarc-tique et autres insectes

Eh oui, il y a des insectes en Antarctique ! Je ne parle de pas des fameux tardigrades, ces insectes qui vivent sur la calotte glaciaire du Groenland et jouent à "Hibernatus" tous les hivers pour vivre pendant l’été dans les rivières (les bédiaires) qui se forment lors de la fonte. Je ne sais pas s’il y en a sur ce continent.

Non, non ! Je parle des insectes, ceux qui nous embêtent vraiment, nous piquent, nous effraient et bourdonnent à nos oreilles …Je croyais m’en être débarrassés définitivement en quittant la Guyane pour ce continent givré.  Je m’étais trompé.

Dans la forêt amazonienne, la biodiversité est telle que des espèces sont découvertes régulièrement. J’avais cru, une fois, au Centre de Santé de Maripasoula pouvoir donner mon nom à un insecte extrêmement bizarre parmi tous ceux qui nous rendaient visite  toutes les nuits attirées par la lumière. Même les personnels locaux du dispensaire n’avaient  jamais vu cette bestiole. Il ressemblait à Dark Vador rampant avec sa cape de carnaval couvert de paillettes… Après des recherches sur Internet,  j’apprenais avec déception qu’il était déjà connu et avait déjà un nom moins poétique que le papillon « darkvardora ducrotus à gros pif » que j’envisageais. Il s’appelait en fait  le Fulgorne porte lanterne ou encore "mouche cacahuète" ou "Rhinocéros Bug" pour les anglo-saxons !

En Terre Adélie, certains sont bien venus me montrer des boutons au cours de l’hivernage. « Regarde, je me suis fait piquer cette nuit...». «Mais bien sûr... et la marmotte replie le papier d’aluminium autour du chocolat… » (cf. la pub mythique de Milka, je crois)
Certes, il y a forcément eu déjà des passagers clandestins dans ces malles venant de France mais bon…Leur survie et leur reproduction a dû être difficile.

Je fais une petite parenthèse pour rappeler en tant que toubib les exceptionnels cas cliniques de paludisme provoqués par des insectes voyageurs. Par exemple, cette grand-mère qui n’a jamais quitté sa Bretagne natale mais piqué par le moustique Anophèle, libéré de la valise de son fils arrivé quelque temps auparavant d’Afrique. Autant vous dire que ce diagnostic n’est pas facile et l’issue parfois fatale.

Non, point d’insectes en situation irrégulière à Dumont d’Urville !

Je ne parle pas non plus des acariens que l’on trouve peut-être dans certains lits de la base... D'ailleurs, avant d’écrire ce post, j'en ai  cherché, en vain, sur mes draps aidé de mon microscope… Non, des "vrais" qui vivent au contact du froid polaire et non, dans le doux climat tropical de nos lits.

Il y a quelques jours avec des scientifiques, j’ai participé à une « manip » sur des phoques. Il s’agissait de leur mettre un « tag », une sorte de bague sur leurs nageoires. En manipulant leurs doigts palmés couverts de poils, nous avons remarqué de toutes petites boules. C’était des tiques! Nous en avons récupéré trois dont deux sont pris en photo ci-dessous. En fait, dans un article sur la faune en Antarctique, j’avais lu l’existence de ces insectes, mais je ne pensais pas en voir.

Cela reste un grand mystère de savoir comment ces tiques résistent au froid ambiant et aux plongées des phoques de Weddel qui peuvent descendre jusqu’à 1000 mètres de profondeur…Je suis perplexe.

Transmettent-ils aussi des maladies aux animaux comme le font les tiques de nos campagnes à l’animal et à l’homme et la fameuse maladie de Lyme ? Pourraient-ils transmettre ces maladies à l’homme entraînant ce qu’on appelle une « zoonose » ?  J’attendrai mon retour pour essayer de trouver une publication sur le sujet.

[Merci à Laura pour ta photo de la Mouche Cacahuète que je me permets d’utiliser sans te demander ! In mémoriam du chien de  Johanne…]

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