jeudi 1 mars 2012

film catastrophe en quittant l'antarctique


Avec les derniers hivernants de la TA61, nous avons embarqué sur l’Astrolabe pour revenir vers Hobart en Tasmanie. 
Nous avons dit au revoir aux futurs hivernants et derniers campagnards d’été avant d’attaquer la partie de l’aventure  que certains redoutent le plus: cinq jours de traversée sur ce navire polaire rendant malade les plus aguerris des marins. Une force 9 nous attendait à la sortie du pack. Je vous mets cette petite vidéo pour vous donner rendre compte. Ne la regarder pas trop longtemps si vous êtes sensible au mal de mer ! 



Il n' y a pas de remède miracle pour le mal de mer malgré les traitements médicamenteux que l'on peut proposer. J'avais découvert cette hiver dans une vielle revue de voile une alternative originale : Les boarding ring.  Il s’agit de porter une paire lunettes au look particulier. Elle dispose de sorte d'horizons artificiels grâce à un liquide coloré contenu dans des anneaux autour des verres. Il y en a même sur les cotés. Ces références horizontales tentent de diminuer le conflit d' informations contradictoire qui règne dans notre organe de l'équilibre: l'oreille interne.
le look Boarding Ring: imparable pour séduire en croisière ! 

Ce serait aussi efficace que les médicaments usuels mais une discussion avec un  habitué des traversée a douché mon enthousiasme . Il racontait qu'il  y a deux ans un passager en portait. Il avait décidé de mettre toutes les chances de son coté puisqu'il prenait aussi des médicaments, et arborait un bracelet anti-mal de mer...  Au final  il restitua  son premier repas à peine avalé sur la table au milieu des rares convives valides du bord.

Je viens d'apprendre qu’une très serieuse étude scientifique sur la sujet pour tester des nouveaux produits devrait se dérouler sur l’Astrolabe.  Si ces médicaments passe ce test, le succès mondial est assuré !

Difficile de faire un paralelle avec la Guyane sur la mal de mer...Je n'ai pas connu de passager de pirogue ayant eu le mal de mer. Pourtant les passages des "sauts" ( les rapides ) sont souvent mouvementés . Je vous mets une petite vidéo pour vous faire une idée et comprendre que les gilets de sauvetage ne sont pas superflus.


franchissement d'un saut ( rapide) en Guyane

L'inoccupation ainsi que la faim, la fatigue et la peur  est un des facteurs à éliminer pour éviter la naupathie*.  Nous restons hélas très passif sur ce bateau et regarder des films devient vite une activité quotidienne. Ce fut l'occasion de tomber  sur un "nanar" particulièrement savoureux dans ce contexte de retour du continent Antarctique: Arctic Blast (Menace Arctique).
Zut il y a une fuite et de  l'air glacial tombe par un trou de la couche d'ozone !!!

C'était un film catastrophe ou de l'air à -70°C des hautes couches de l'atmosphère vient à s'écouler   à travers un trou dans la couche d'ozone  se répandant sur la surface de la terre...
Non ce n'est pas l'Astrolabe dans une déferlante mais une scène d' Artic Blast


Et ce fameux trou justement est situé entre l'Antarctique et la Tasmanie. Vient la scène ou ce tsunami d'air glacial englouti   un bateau scientifique dans les 50°  avant d'atteindre le sud de la Tasmanie et Hobart ou nous dirigeons. Jubilatoire !
Oh là la !  le tsunami givré arrive à Hobart...Ca valait le coup de quitter l'Antarctique !

Voir enfin les gens se figer et cristalliser en quelques secondes avec cette T°C de -70°C est un grand moment de cinéma  surtout  que nous voyageons avec des hivernants de la station Franco-Italienne  Concordia qui ont affrontés des  températures bien inférieures...

voila ce qui arrive en 3 secondes quand on sort par -70°C de la station Concordia

A quand un film catastrophe ou la terre oscillant comme une toupie folle donnerait un mal de mer planétaire ? Bon je commence à délirer je vais aller faire un tour sur la passerelle. 

Ces sorties  étaient rarement décevantes. 

Le voyage nous a gratifié d’une dernière très belle aurore Australe. Nous avons pu apercevoir des derniers manchots empereurs sur leur plaque de glace et beaucoup  albatros géants carressant les vagues  de leurs longues ailes effilées.

Un dernier mot pour vous dire que  malgré mon retour dans la civilisation le  blog continue...

*naupathie: nom scientifique du mal de mer ( plus généralement du mal des transport).
  

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