jeudi 9 février 2012

Les Postes du bout du monde

La philatélie dans les Terres Australes et Antarctiques Française est une institution. Il faut dire qu’elle rapporte 10% du budget de ce territoire français et l’Administration en prend soins. En Terre Adélie, comme dans les îles de Kerguelen, Crozet, Amsterdam, un gérant postal est nommé chaque année pour s’occuper des milliers de lettres de collectionneurs du monde entier souhaitant avoir leurs plis oblitérés dans ce lieu extrême.
 
Ces collectionneurs s’intéressent aussi  souvent à la marcophilie. Ce sont les marques, les tampons qui sont apposés sur les courriers à l’occasion d’un événement particulier comme l’arrivée de l’Astrolabe, la mise en œuvre d’un projet scientifique, par exemple. C’est aussi les tampons indiquant l’expéditeur. Chaque année, la plupart d’entre nous réalisent un tampon personnel. Voici un exemple de courrier avec le mien et celui de mon successeur.

Peu de temps avant mon départ de Maripasoula, la Poste a décidé de construire des énormes boîtes aux lettres comme sur la photo, au milieu des carbets amérindiens. Celui-ci est dans le village de Twenke-Taluen.  Outre l’aspect esthétique discutable de ces gros furoncles jaunes, je n’ose imaginer le coût d’une telle construction qui  ne doit avaler en moyenne qu’une lettre par semaine...

Cette attitude est d’autant plus étonnante que La Poste s’attend à une chute de 30% de son activité "courrier"  dans les 5 ans du fait de l’essor d’internet. Elle est en pleine mutation et cherche de nouveaux débouchés pour ses acteurs de terrain et son réseau de proximité exceptionnel. Des services à domicile vont donc se développer comme la collecte de papier recyclable dans les entreprises.

En voyant l’engouement des philatélistes pour ces lieux isolés, je me demande si on ne devrait pas étudier  la création d’un centre philatélique à Maripasoula ou dans l'un de ces villages amérindiens. La création de timbres s’appuierait sur la riche iconographie de la forêt, des populations, de leur culture et de leur art . Cela donnerait aussi un peu d’emploi dans ces contrées où l’assistanat est devenu la règle.

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